Mon copain, lui, n’a pas autant de doutes, voire n’en a pas
du tout : il sait que ce futur petit bout ce sera, lui (ou elle) aussi,
toute sa vie, comme notre premier fils.
C’est étrange, dans un sens, tout ça : moi je ne suis
pas sûr d’aimer autant que le premier (qui n’est pas mon enfant biologique)
celui qui sera mon enfant de mon sang, tandis que mon homme lui n’a aucun doute
sur cet amour alors même que l’enfant à venir ne sera pas le sien
biologiquement parlant… La psychologie humaine est un grand, grand
mystère ! Mais c’est sans doute bien ce qui fait que chaque être humain
est unique.
Nous aurions voulu être papas à nouveau avant nos 40 ans.
Surtout mon copain : il ne saurait certainement pas expliquer pourquoi, il
doit y avoir dans son esprit une barrière psychologique marquée « 40
ans » au delà de laquelle on ne devient plus père. C’est sans doute aussi
tout bonnement une question de capacités physiques : nous qui avons
l’expérience d’un premier bébé savons l’énergie que prend le boulot (par
ailleurs le plus difficile du monde, ce n’est pas une légende) de parents.
Peut-être aussi que nous (et quand je dis nous, là encore c’est surtout mon
copain) aurions souhaité un faible écart d’âge entre nos enfants, en rêvant de
les voir jouer ensemble comme deux gamins qui ont l’âge de jouer aux mêmes
jeux.
Mais notre fils a 5 ans et nous avons dépassé nos 40 ans,
c’est ainsi : quelque part la vie en a décidé autrement. Des difficultés
particulières nous ont fortement accaparées après la naissance du petit, elles
ont duré quelques années, puis quand nous avons pu songer à un deuxième petit
nous avons choisi, bien mal nous en a pris, une première agence américaine qui
nous a fait perdre au final deux très précieuses années.
Franchement, qu’importe aujourd’hui ! Nous sommes véritablement
en route vers l’aboutissement de notre rêve, nous le sentons, nous le vivons
déjà dans notre chair et c’est finalement tout ce qui compte.